Conférence : Les clochers savoyards, organisée par La Salévienne

La conférence :
Les premiers chrétiens ne se rassemblaient pas au son des cloches et les églises paléochrétiennes, en Savoie comme ailleurs, n’avaient pas de clocher. Aux chapelles d’Humilly et de Marin, une simple arcade au sommet de la façade constitue le moyen le plus simple d’intégrer la cloche à l’église. Si les premières tours campanaires étaient isolées, aujourd’hui cette disposition résulte de démolitions comme à Annecy-le-Vieux, Brenthonne, Saint-Blaise, Saint-Jeoire-en-Faucigny ou Chêne-en-Semine. Au XIe siècle, l’art roman a privilégié les clochers porches à Quintal et à Thyez ; au XIIe siècle, il a placé les clochers de Desingy, Peillonnex et Viuz-Faverges à la croisée du transept. Si les flèches gothiques ont toutes été détruites sous la Révolution, les clochers à bulbes, abattus eux aussi par les révolutionnaires, mais reconstruits au XIXe siècle, sont très caractéristiques de l’art baroque en Savoie, de Thônes aux Houches, à Chamonix, Cordon, Sixt et Abondance mais aussi à Ballaison, La Roche, Cruseilles ou Vers, atteignant une suprême élégance à La Chapelle-d’Abondance et à Combloux.
La restauration sarde, pour sa part, a privilégié le dôme surmonté d’une lanterne à Saint-Maurice d’Annecy, Rumilly ou Doussard. Exceptionnellement, comme à Viry, elle s’est limitée à couvrir la tour d’une simple terrasse. Les églises néogothiques ont été pourvues d’une flèche élancée de la plus grande simplicité comme à Charvonnex, Serraval ou Thorens. Quant à l’architecture contemporaine, elle a eu recours aux solutions les plus variées à Cheddes, à Vongy, au plateau d’Assy, à Alby, Saint-Louis de Novel à Annecy ou Notre-Dame de Lourdes à Thonon. Mais le clocher à bulbe continue à s’imposer dans l’imaginaire comme porteur de l’identité savoyarde, au point que la station des Ménuires en a créé un pour marquer l’an 2000 et que le village de Saint-Paul-en-Chablais a retrouvé, en 2012, celui que la foudre avait détruit un siècle plus tôt.

Le conférencier :
Christian Regat, président d'honneur de l'Académie Salèsienne, éminent conférencier, historien de la Savoie, grand connaisseur des aspects religieux, auteur de nombreux ouvrages dont un magistral livre sur le Château des Avenieres et tout dernièrement sur l'Abbaye de Tamié...

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